Depuis trois ans, Stéphane Duval, dessinateur de bande dessinée, partage sa passion de l'image avec des élèves du collège Saint-Yves, à travers des ateliers de création.
Portrait
Depuis trois ans, Stéphane Duval anime au sein du collège Saint-Yves de Mordelles, un atelier de création de BD. Sur le temps du midi, ce professionnel de la bande dessinée transmet sa passion aux collégiens.
À 46 ans, Stéphane Duval a une belle carrière de faiseur d'histoires. « J'ai la joie d'avoir pu vivre de mon art pendant vingt ans », raconte-t-il.
Il a à son actif, une vingtaine d'ouvrages parus aussi bien chez Delcourt, Dupuis ou Glenat. Aujourd'hui, il n'édite plus une BD par an, mais il initie les jeunes du collège aux clés de la création : « M. Roussel, le directeur, et le CPE sont très à l'écoute du développement des potentialités créatives des élèves. Tout est parti de là. »
Un autre moyen d'expression
Durant toute sa carrière, Stéphane Duval a régulièrement assuré des ateliers ponctuels d'animations autour de la BD. Avec cette aventure qui s'inscrit dans la durée, c'est une autre façon pour lui de partager son art. Chaque jour de la semaine, des élèves, de la 6e à la 3e, participent à son atelier. « La BD est un moyen d'expression que les jeunes aiment explorer. » L'année est divisée pour permettre à un maximum d'élèves d'y participer.
En début d'année, un thème est défini avec eux. Pirates, cow-boys peuvent prendre vie sous les plumes, « des thèmes plus modernes, qui touchent davantage à leurs vies de collégiens et qui les touchent, peuvent aussi être abordés. Pour créer, il faut avant tout avoir le plaisir de raconter ».
Le groupe travaille aussi sur la narration spécifique de la BD, les cadrages à l'intérieur des cases, sur les plans « mais l'atelier reste toujours ludique et créatif ».
Dévoiler des capacités créatives
Stéphane reste toujours à l'écoute des élèves. « Certains sont attirés par le dessin et par l'idée de raconter une histoire. D'autres, veulent pousser plus loin l'apprentissage et aborder davantage la technique. Ce qu'ils aiment avant tout, c'est que l'histoire avance. »
Sur l'année 2015-2016, une BD a été diffusée dans le journal communal : « une histoire qui reprend des classiques : pirates, génie et voeux ». Pour Stéphane, la création d'une BD avec les élèves peut parfois s'apparenter à un travail d'équilibriste. « Il faut laisser aller l'imagination des élèves, tout en conservant une cohérence dans l'histoire. »
Chaque élève a une tâche précise. « Certains font le crayonné ou l'encrage d'une case par exemple. »
Ce qui le réjouit, c'est aussi de voir s'épanouir des élèves au sein de son atelier. « Certains ont plus de mal à s'exprimer dans le milieu scolaire. À l'atelier, ces élèves, parfois passionnés par le langage de l'image, dévoilent leurs capacités créatives. C'est une manière de les valoriser. C'est passionnant de donner du sens à cette activité ludique. »
Pleinement heureux de sa vie au sein du collège, Stéphane Duval attend la reprise avec impatience « pour une quatrième année d'histoires ». Il a aussi d'autres projets autour de l'illustration « pour des collectivités ou pour la jeunesse ». Mais pour rien au monde, il n'abandonnerait cette complicité qu'il a su créer avec les jeunes.